Capoeir'Art

Un peu d'histoire

De nombreux grands maîtres et grands personnages ont marqué l’histoire de la capoeira, en voici une liste non exhaustive :

 

Si pour beaucoup la Capoeira est une simple pratique sportive, elle reste avant tout un moyen d’expression ; le fruit d’une tradition ancestrale. La Capoeira a vu le jour au 16ème siècle lorsque les colons portugais commencèrent à déporter les esclaves africains au Brésil. Refusant la captivité, l’asservissement et la disparition progressive de leur culture et traditions, les esclaves africains détournèrent peu à peu les interdictions imposées par les colons.

En effet, ces derniers, de peur de voir se multiplier les insurrections, bannirent tout entraînement aux pratiques de combats ainsi que la possession d’instruments ou outils susceptibles de devenir des armes. Utilisant leurs traditions, danses et chants pour dissimuler leurs intentions, les esclaves développèrent peu à peu un art de défense basé uniquement sur les ressources du corps : la Capoeira.

La Capoeira est donc née au milieu des chants d’esclaves frappant dans leur mains et dansant. Elle était l’instrument de la transmission d’une histoire, d’un espoir et d’une révolte. Elle maintenait la dignité d’un peuple en attente d’une liberté retrouvée. De ce fait, la Capoeira s’est perpétuée et développée au fur et à mesure des années, notamment grâce aux esclaves fugitifs de toutes origines qui se retrouvaient dans les « quilombos » dont le plus connu reste celui de Zumbi Dos Palmarès. Dans ces camps où seules la quête de liberté et la solidarité comptaient, la mixité des histoires et des cultures ont permis à la Capoeira d’évoluer et de s’enrichir.

A l’abolition de l’esclavage en 1888, nombreux furent les anciens esclaves livrés à eux-mêmes, sans ressources, logement, travail et nourriture, qui abusèrent des techniques de Capoeira pour piller les populations plus riches. Ces bandes appelées « maltas » répandirent la terreur en multipliant les actes violents. En 1890, la capoeira et les autres manifestations de la culture afro-brésilienne (candomblé, maculélé, samba, …) furent interdits et les capoeiristes pourchassés par la police, risquant des punitions allant des coups de fouet, à la section des tendons et même à la mort.

C’est à cette époque que se développa la tradition du surnom donné à chaque capoeiriste pour qu’il ne puisse pas être identifié par la police.

L’interdiction fut levée dans les années 30 grâce notamment au travail de Mestre Bimba qui obtint du nouveau gouvernement le droit d’ouvrir la première académie de Capoeira connue sous le nom d’ « Association de Lutte Régionale de Bahia ». Cette étape est importante puisqu’elle marque le début de la reconnaissance de la Capoeira en tant que pratique traditionnelle et sportive, populaire et historique du Brésil.

En ouvrant son académie, Mestre Bimba créa une nouvelle façon de pratiquer la Capoeira. Il choisit en effet d’abandonner une partie des traditions issues de l’esclavage qui selon lui ne convenait plus à un peuple libre. Dans le but de développer l’efficacité combative de la Capoeira, il ajouta également aux mouvements déjà connus des coups issus de pratiques populaires brésiliennes telles que le Batuque et d’arts martiaux étrangers (judo, savate…).
Ce style est aujourd’hui encore appelé «capoeira régional» ou «lutte régionale de Bahia»

Au même moment, Mestre Pastinha ouvrit une autre académie, prenant cette fois-ci le parti de défendre et transmettre une Capoeira traditionnelle en maintenant les principes de malice (« mandiga »), dissimulation et ruse : il créa ce que l’on nomme aujourd’hui la «Capoeira Angola».

Si la concurrence entre les deux écoles a depuis leurs créations toujours plus ou moins existé, il n’en reste pas moins que les deux gardent les mêmes traditions, chants, instruments, coutumes, rituels et mouvements de base (la « ginga » par exemple). La « mandiga » est également une notion commune aux deux écoles mêmes si elle est plus développée dans la Capoeira Angola. L’échange entre les maîtres des deux enseignements prend une part importante dans l’évolution de la Capoeira et contribue à la cohérence du mouvement capoeiriste et à la transmission de ses valeurs.